Suite à l’affaire des fonctionnaires fictifs qui meuble l’actualité depuis la semaine dernière, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze a signé le 14 août dernier à Yaoundé, une convention avec les établissements de crédit relativement à la migration du mode de règlement de la solde et des pensions des agents publics en activité et à la retraite au Cameroun.
Il y a plusieurs mois, le Ministères des Finances avait lancé l’opération de Comptage physique du personnel de l’Etat (Coppe). Et selon les indicateurs du Minfi, plus de 10 000 salariés fictifs de la fonction publique ont été démasqués et rayés des listes de la solde.
Ainsi, pour résoudre ce problème, le gouvernement camerounais a signé le 14 août dernier à Yaoundé, une convention avec les établissements de crédit relativement à la migration du mode de règlement de la solde et des pensions des agents publics en activité et à la retraite au Cameroun.
Dorénavant, le service de la solde du Ministère des Finances approvisionnera directement le relevé d’identité bancaire du bénéficiaire auprès des institutions financières, appelées à se réajuster et avec lesquelles le gouvernement a signé une convention de collaboration. Le trésor public camerounais, via la plateforme du Système de télé compensation en Afrique centrale (Systac), va approvisionner directement le RIB du bénéficiaire de la solde ou de la pension auprès des institutions financières (banques et établissements de micro-finances). A indiqué le Minfi.
Notons ici que, depuis la réforme des systèmes de paiement en 2007, la solde des agents publics et les pensions ont été virés via le Système de gros montant automatisé (SYGMA) en un montant unique à destination de chacune des banques domiciliataires des RIB des bénéficiaires. Mais, le Minfi note que cette pratique a quelques inconvénients entre autre, l’impossibilité d’assurer une meilleure traçabilité des paiements effectués auprès des institutions financières du fait des virements groupés.
« Si le mode actuel de règlement des salaires via SYGMA présentait quelques avantages, dont le plus important et non des moindres, est relatif à une certaine économie en temps de travail, celui-ci accusait cependant des limites importantes au rang desquelles l’opacité dans le traitement de la solde, des lenteurs dans le processus de retour de fonds issus des rejets salaires, la difficulté pour le trésor public de détecter des agents à plusieurs matricules et une inefficacité certaine dans le processus de suspension de la solde des agents en situation irrégulière », a expliqué Louis Paul Motazé.
« Le SYSTAC vise l’arrimage du Cameroun, à la disposition de l’article 43 de la charte de bonne conduite en matière d’exploitation des systèmes de paiement de la zone Cemac qui interdit d’agréger les valeurs nominales de moins de 100 millions de FCFA pour en faire une seule opération de gros montant », a-t-il précisé.
La finalité de cette mutation est de permettre au ministère des Finances de régler les salaires en temps réel, de corriger les erreurs sur le traitement de la solde dans un délai maximum de 72 heures, d’assurer un retour quasi instantané des rejets salaires et de mieux appréhender les problématiques liées aux contentieux des rejets salaires.
Ce nouveau mode de paiement vise donc à assainir le fichier solde, par le toilettage régulier des cas de décès des agents publics, des relevés d’identité bancaire erronés et des agents fictifs qui gonflent le solde au fil des mois. Avec ce système, il sera possible d’identifier en temps réel le bénéficiaire final du virement à toutes les étapes du traitement de la solde.
Danielle Ngono Efondo