Le chinois China First Highway Engineering Company Ltd (CFHEC) négocie une troisième prolongation des délais de livraison des travaux de la première phase de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala. Ce qui suppose que les premiers 60 kilomètres de cette infrastructure ne seront pas livrés au 30 décembre 2020 comme prévu par le calendrier actualisé des travaux.
Selon les indications du directeur des investissements routiers au ministère des Travaux publics (Mintp), Simon Pierre Mbousnoum, « l’entreprise nous a proposé la date du 31 octobre 2021 ». Cette même source précise que le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi a opposé une fin de non-recevoir à cette requête du constructeur chinois. « Le ministre des Travaux publics entend apprécier jusqu’à la fin des délais contractuels, tous les efforts que doit faire l’entreprise », confie le responsable.
Raisons évoquées
Pour sa part, l’entreprise adjudicataire pale d’un ralentissement des travaux provoqué par les retards dans la libération des emprises et surtout dans le paiement des décomptes. Les impayés des travaux exécutés par CFHEC s’élèvent à 40,742 milliards de FCFA. 38,956 milliards de FCFA de cette somme doivent être décaissés par Eximbank China et de 1,785 milliards de FCFA par l’Etat du Cameroun au titre des fonds de contrepartie, à en croire les chiffres avancés par le Mintp.
De sources crédibles, le bailleur chinois exige le paiement préalable des fonds de contrepartie et la signature du document consacrant le mécanisme de remboursement du prêt adossé au projet, avant de procéder au décaissement de cette somme. Le ministre Nganou Djoumessi dit avoir soumis ce document aux services du Premier ministre pour sanction le 09 juillet 2020. Il expliquait lors du conseil de cabinet du 29 juillet 2020, « l’opérationnalisation de ce mécanisme est un engagement lié à la convention, qui stipule qu’après 70% de décaissement du montant du prêt, un mécanisme de remboursement doit être signé entre les deux parties avant tout autre décaissement par le partenaire financier ».
Se greffent à ces raisons, l’impact de la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19, la difficile démolition des masses rocheuses entre PK 40 et PK 60 et les soucis rencontrés dans les travaux de terrassement en cours sur le tracé. L’on apprend que même si CFHEC arrivait à respecter ce calendrier, la mise en service de la première portion de l’autoroute ne se fera pas avant 2022 étant donné que son exploitation est conditionnée par la construction de deux voies de raccordement sur un tracé de 25 km.
Signalons que la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala (196 Km), débutée le 13 octobre 2014 pour une durée de 48 mois, a déjà connu deux prolongations d’abord de 12 mois (du 13 octobre 2018 au 12 octobre 2019), puis de 14,5 mois (du 13 octobre 2019 au 31 décembre 2020).
Innocent D H