Afin de maintenir vivante la campagne qu’il a initiée afin de faire reconnaître sa victoire lors du scrutin présidentielle du 7 octobre 2018, l’ancien candidat perdant à l’élection Maurice Kamto du parti MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), souhaite lancer une opération ville morte.
Le but de cette opération est de faire un geste de solidarité avec les populations anglophones du Cameroun. En effet, les Camerounais des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays, majoritairement locuteurs de la langue anglaise, subissent de leur côté ce genre d’opérations qui leur sont imposées par les milices séparatistes “ambazoniennes”.
Dans cet objectif, lui et ses partisans ont décidé de lancer un mouvement équivalent durant lequel, dans un geste d’unité nationale, les zones francophones plongeraient aussi dans un mode “villes mortes”.
Maurice Kamto avait annoncé, lors d’un “live” diffusé le 27 novembre sur les réseaux sociaux, que la première opération “villes mortes” devait avoir lieu le lundi 3 décembre 2018, sur l’ensemble du pays, et qu’elle devrait se renouveler toutes les semaines le lundi entre 13h et 18h.
Facebook est largement utilisé afin de diffuser cette information, et Kamto en profite afin de diffuser le message “Kamto, Président de la République”.
Pour autant, le mot d’ordre du candidat perdant n’ait pas été particulièrement suivi, pas tant par manque de solidarité de la part des Camerounais francophones, mais plus probablement car cette opération qui était trop marqué politiquement.
Les messages que l’on pouvait lire sur les réseaux sociaux comportaient des appels au cessez-le-feu, un arrêt du “génocide”, ou un "stop aux massacres de nos frères et soeurs anglophones des zones anglophones.”
Ces appels font suite aux très nombreux morts et victimes de la crise qui secouent depuis maintenant la fin de l’année 2016 les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Elles sont depuis deux ans en proie à une flambée de violence de la part des séparatistes qui exigent l’indépendance d’un territoire qu’ils ont nommé “Ambazonie”. Ce terme, inventé en 1984 par un militant sécessionniste anglophone, a depuis été repris par la propagande séparatiste. Les violences comprennent les incendies des écoles, le kidnapping des élèves, les menaces, les mutilations et l'exécution des enseignants et des proviseurs, mais aussi le rançonnage des familles des personnes enlevées par les milices, ce qui constitue d’ailleurs une source de revenue importante pour les séparatistes.
Peter T.