Selon l’Unicef, au cours des trois dernières années, au moins 70 écoles ont été détruites et des élèves et des enseignants ont été enlevés.
« Trois années de violence et d’instabilité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ont laissé plus de 855.000 enfants non scolarisés. L’UNICEF appelle donc toutes les parties à protéger les enfants et leur éducation », a déclaré lors d’un point de presse, Marixie Mercado, porte-parole de l’UNICEF.
Les régions anglophones du Cameroun, qui étaient jadis les endroits où « l’éducation était la meilleure » dans tout le pays, doivent désormais faire face à « une politique permanente de non-scolarisation mise en place des groupes armés non étatiques ». Deux mois après le début de la nouvelle année scolaire, environ 90% des écoles primaires publiques, soit plus de 4.100 écoles et 77% des écoles secondaires publiques (soit 744 institutions scolaires) restent fermées ou non opérationnelles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Parmi ces enfants, près de 150.000 ont été déplacés de chez eux, ce qui accroît leur vulnérabilité et leur traumatisme. « Une crainte très réelle de la violence empêche également les parents d’envoyer leurs enfants à l’école et les enseignants et le personnel de se présenter au travail », a dénoncé l’agence onusienne. « Des milliers d’enfants au Cameroun vivent dans la peur. Ils ont besoin de la paix pour pouvoir reprendre leurs études et recouvrer leur avenir », a déclaré Henrietta Fore, la Directrice exécutive de l’UNICEF citée dans ce communiqué.
Or selon l’agence onusienne, lorsque les enfants ne sont pas scolarisés, ils courent « un plus grand risque d’être recrutés par des groupes armés, de se marier, d’avoir des grossesses précoces et d’être victimes d’autres formes d’exploitation et de maltraitance ». « Sans une action urgente et sans un engagement de toutes les parties au conflit à protéger l’éducation sous toutes ses formes, l’avenir de ces enfants est en danger », prévient Mme Fore.
Pourtant dans certaines zones où des écoles ont été fermées, des activités d’apprentissage gérées par la communauté ont été lancées pour veiller à ce que les enfants ne soient pas davantage privés de leur éducation.
De façon générale, l’agence onusienne invite tous les acteurs à faire en sorte que « l’éducation reste au-dessus de la politique », mais aussi à respecter les enseignants et les autres personnels de l’éducation, y compris les prestataires de l’enseignement à domicile. Il s’agit en fait de créer les conditions pour que les enfants apprennent « dans un environnement sûr et protecteur ». « Nous ne pouvons plus perdre de temps. Si nous n’agissons pas maintenant, nous courons le risque d’avoir une génération perdue de jeunes, plutôt qu’un jeune engagé et informé qui peut aider à reconstruire leurs communautés », a fait valoir Mme Fore.
N.O