Combien de bombes devraient-elles encore tomber, combien de villes encore à détruire, combien de personnes encore à périr, avant que ne soit emprunté le chemin du dialogue ?
Nous reprenons ainsi à notre compte une toute récente déclaration d’Antonio Guterres, déclaration dans laquelle le Secrétaire Général des Nations-Unies, exhortait les protagonistes de la guerre en Europe Orientale à s'asseoir autour de la table des négociations, pour chercher une issue pacifique au différend qui les oppose.
A peu de choses près, et bien que s’intéressant à une partie du monde autre que la nôtre, cette sortie du plus haut fonctionnaire international peut sans difficultés, s’insérer dans le cortège des initiatives de paix prises au plan local, dans la perspective d’un désamorçage du contexte crisogène camerounais.
Puisque nous connaissons nous aussi notre lot de réfugiés et de personnes déplacées, de destruction d’infrastructures, de drames, de crimes et de violences en tout genre.
Certes, cette situation de grande désolation nous aura attiré la sympathie de quelques âmes charitables à travers le monde, mais sans que cet élan de solidarité ne parvienne à ôter le fardeau des indicibles souffrances endurées par notre peuple, depuis bientôt une décennie.
A présent que toute l’attention des acteurs majeurs de la communauté internationale se focalise sur une crise d’à peine un mois, il devient évident que seule une mobilisation de nos propres forces(celles de la paix et non pas de la guerre), seules nos propres forces disions-nous, sont en mesure de nous sortir de l’arène conflictogène dans laquelle nous sommes depuis si longtemps déjà embourbés et en passe d’être oubliés.
Une aubaine pour certains que celle d’un continent africain divisé, de pays africains démembrés et déstructurés.
Il se pose comme un urgent besoin de retour à des voies endogènes de concertation, de régulation et de résolution des crises, les précédentes ayant par ailleurs connu une matérialisation prompte, opportune, efficace, et volontariste des résolutions qui en avaient découlé.
Nous devons compter sur nos propres forces pour nous épargner ces tribulations terroristes et destructrices programmées d’avance par d’autres pour durer une éternité. Compter sur nos propres forces pour résister au manichéisme ombrageux, intéressé et castrateur des acteurs prédominants de la compétition planétaire. Sachons rester vigilants.
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO,
Chef de Division de la Communication - MINDEF