Dans cette dernière, les autochtones craignent de voir disparaître le village d’Ebodjè étant donné qu’ils ont déjà perdu 26000 hectares de terrain pour le port en eau profonde de Kribi, deux parcs nationaux, un terrain militaire, 80000 ha pour Camvert.
Contexte
“Le 06 mai 2022, le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique du Cameroun a signé une Convention avec la Filiale camerounaise SINOSTEEL S.A.
L’objet de la Convention est l’exploitation industrielle du fer de la Lobé entre Kribi et Campo, sur une superficie de près de 802 hectares pour une durée de 50 ans.
!... La zone d’exploitation du minerai est située à une vingtaine de kilomètres du village Ebodjé (premier village de l’Arrondissement de Campo) et aura une incidence directe sur son espace géographique et sur sa population.
Encore non bénéficiaire des ressources nationales de fournitures en eau potable, électricité, structures techniques de formation et route bitumée reliant Kribi et Campo beach, le village qui offre aux visiteurs et touristes depuis plusieurs années, des espaces naturels de repos, des sites touristiques et parallèlement est entouré de deux parcs nationaux (le Parc Campo Ma’an ; le Parc Marin Manyangué na Elombo) et deux projets spécifiques (‘‘Túbè awú’’ :
Projet de préservation des espèces rares des tortues marines) et (“Ebotour” : Projet de tourisme pour l’hébergement, la restauration et les visites guidées), court le risque de vivre :
- La destruction de sa biodiversité écosystémique ainsi que la dégradation progressive de la santé des riverains et des potentiels ouvriers à travers des maladies (silicose, cancer du poumon, maladies cardiaques...) qui vont réduire leur espérance de vie.
L’expropriation des terres arables et de subsistance, la désorganisation socio-culturelle ainsi que la destruction de la cohésion sociale (les communautés villageoises et les pygmées) ;
- La raréfaction et l’appauvrissement des aliments ainsi que la violation des sites et vestiges ancestraux ;
- La violation de la faune et son espace faunique protégé à Campo Ma’an, la disparition progressive des espèces rares des tortues marines protégées et des sites touristiques naturels.
La dénonciation :
- Sur les 632,820 millions de tonnes du minerai de la Lobé, 33% de fer seront exploités. Avec une production de 4 millions de tonnes de fer escomptés sur les 25 premières années, 15% de ce minerai seront localement exploités pour générer les emplois. Un pourcentage bien faible pour stimuler une croissance économique notable ;
- Il est prévu la construction de deux usines, des ouvrages des mines, de fonderie et de laminage destinées à la production des profilés ; d’un port spécial de transport du minerai et d’une centrale électrique à gaz, dont leur coût d’investissement est estimé à près de 240 milliards de FCA.
Cette activité qui se déroulera près d’une agglomération paisible, naturelle et des espaces protégés, annonce une pollution incontrôlable de l’environnement.
Fort de ce qui précède, et sachant que le Permis d’exploitation d’une mine industrielle est accordé par le Président de la République d’après l’article 55 du code minier de 2016, la Communauté d’Ebodjé, représentée par sa chefferie locale, appelle à la dénonciation de cette convention ou la révision pure et simple de ses termes…”.
N.R.M